18 février 2012

Chronique des pays émergents : Le Brésil

Première puissance économique d'Amérique Latine et sixième au niveau mondial devant la Grande-Bretagne, le Brésil continue son bonhomme de chemin malgré un ralentissement de sa croissance du PIB aux alentours des 3 % en 2011 lié à l'impact de la crise des dettes de la zone euro et du soft landing de la Chine. De plus, cette dernière est son premier partenaire commercial. En 2012, il pourrait même chiper la cinquième place à la France si les tendances macroéconomiques se confirment selon les organismes économiques mondiaux.

Pour arriver au niveau économique des pays développés, le Brésil a un sol riche en matières premières qui attise la convoitise en particulier celle de la Chine et les récentes découvertes d'hydrocarbures sont une manne non négligeable dont le gouvernement va disposer à en faire profiter à sa population. Ensuite, il ne faut pas résumer l'Etat aux cinq coupes du monde de football à un pur producteur de matières premières car les divers gouvernements depuis le milieu des années 90, ont axé leur modèle économique sur deux critères en stimulant la demande intérieure par l'expansion du crédit avec un système financier sain sans comparaison avec celui des USA et en favorisant les investissements. Le premier a permis d'émerger une nouvelle classe moyenne devenue majoritaire et le second doit répondre à son expansion économique. En plus, certains secteurs fleurissent tels que la construction, le commerce, les télécoms du fait que les revenus de la classe moyenne augmentent.
Avec une dette publique à 55 % du PIB en 2011 (Source Statistiques Mondiales), la situation financière de l'Etat brésilien est plus confortable que celle de ses homologues des pays développés et Dilma Roussef a fait de la réduction des finances publiques une de ses priorités de son mandat présidentiel.
Enfin, tout n'est pas rose car il y a encore quelques poudrières à éradiquer : la pauvreté, le protectionnisme économique du fait qu'il pratique des barrières douanières pour accepter les biens manufacturiers étrangers, le système social et de retraites peu développé. Pour ne rien arranger, l'inflation a augmenté de 190 points de base à 6.9% en 2011 (5% en 2010). En effet, le premier poste de dépenses dans les pays émergents est l'alimentation donc si l'inflation continue sa tendance haussière alors cela pourrait provoquer des manifestations sociales contre la vie chère.

En conclusion, le Brésil disposent des atouts qui envient certains pays développés : matières premières, endettement public raisonnable, consommation intérieure soutenue. D'un point de vue sociale, les autorités politiques doivent rapidement mettre en oeuvre des réformes structurelles car tout comme la Chine le vieillissement démographique augmente rapidement. Sinon, pour terminer sur une note positive, le fait qu'il organisera en 2014 et 2016 respectivement la Coupe du monde de football et les Jeux Olympiques d'été, est à la fois une opportunité de montrer aux quatre coins du monde sa force de frappe économique afin d'attirer des capitaux étrangers et un moyen de prendre plus de place sur la scène internationale.


NB : Certains propos dans ce billet peuvent être valables pour la Chine en particulier pour l'inflation.

Comme j'aime le sport, j'ai mis à mon goût les deux sportifs brésiliens les plus populaires à l'heure actuelle.
Cesar Cielo (Natation)

 
Neymar (Football)

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