28 septembre 2013

Zone euro : Pourquoi l'Allemagne sera inflexible

Le dimanche 22 septembre 2013, Angela Merkel avec la CDU (Union Chrétienne-Démocrate), a gagné haut la main les élections législatives pour la troisième fois consécutive. Elle fait partie des rares Chefs d'Etat à conserver son poste en période de crise. Cela prouve que les Allemands sont lucides sur la situation de la crise de la zone euro et pensent qu'elle est la femme de la situation grâce à son charisme et son pragmatisme. En attendant la composition officielle du gouvernement, le risque systémique persiste toujours en zone euro malgré quelques bons indicateurs économiques. En effet, les poudrières sont toujours là en particulier sur les dettes souveraines. Pour diverses raisons, je vais vous expliquer pourquoi l'Allemagne ne bougera pas d'un iota au grand dam de notre Président Normal.


1. Nein à la fin de la rigueur budgétaire. Pour l'Allemagne, la rigueur budgétaire est une valeur morale à respecter même si ce n'est pas agréable. Cela a permis d’assainir leurs finances publiques. Depuis l'éclatement de la crise de la zone euro, elle veut que les PIIGS et la France s'en inspirent mais cela cache quelque chose. Pour faire simple, elle cherche à ne pas payer leurs conneries. On peut les comprendre au vu de leurs efforts liés aux réformes économiques prônées par Gerhard Schroder.

2. Nein aux Eurobonds. Encouragé par notre Président Normal, cette solution de mutualisation de la dette souveraine n'est pas efficace parce que la création de la monnaie unique était censée permettre aux Etats européens de se financer à des taux d'intérêts supportables. Aujourd'hui, le résultat est pathétique. Pour ne rien arranger, Angela Merkel n'entendra pas de cette oreille car mettre les dettes des cancres de la zone euro sous la garantie allemande relèverait du laxisme et son pays se retrouverait en danger.

3. Nein à la monétisation directe de la dette souveraine. Pour des raisons historiques que vous connaissiez, l'Allemagne n'en veut surtout pas par peur de créer une inflation galopante. Il n'est pas étonnant que la BCE a un mandat ayant pour objectif, la stabilité des prix avec un niveau d'inflation de 2 % au plus à ne pas dépasser durablement. En France et chez les PIIGS, on en veut afin de s'affranchir des réformes économiques et de réduire mécaniquement leur dettes sans trop d'efforts. Pour ma part, c'est de la fuite en avant dans le dos de leurs citoyens. Malheureusement, ses derniers vont perdre confiance envers cette monnaie qui perdra de la valeur à cause de l'inflation et se réfugieront vers des actifs tangibles comme l'or ou l'argent.

4. Nein à un euro faible volontairement voulu. La France réclame de la part des autorités politiques un euro faible (par la monétisation de la dette) pour des raisons de compétitivité économique. On peut dire qu'elle a bien cherché en voulant privilégier l'investissement en immobilier par la politique des taux bas, la loi sur les 35 heures et l'augmentation du coup du travail. La compétitivité économique ne se résume pas que sur le niveau des prix mais également dans l'investissement dans le hors-prix pour favoriser la montée de gamme.
D'après le livre "L'euro de Jean-Pierre Vesperini", l'Allemagne peut supporter un taux EUR/USD jusqu'à 1,4 tandis que les PIIGS et la France ont besoin de la parité, c'est-à-dire un euro pour un dollar.

En conclusion, la zone euro n'est pas sortie de l'auberge car elle est pénalisée par son hétérogénéité à tous les niveaux : modèle économique, gouvernance, langue, mentalité. Si la solidarité entre Etats ne prime pas alors ça ira de pire en pire. Enfin, mes propos sur ce billet n'engagent que moi. 

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