9 décembre 2011

La crise des dettes de la zone euro 1ère partie

Depuis début août 2011, la macroéconomie met à mal les marchés financiers avec la dégradation de la note des USA sur sa dette à long terme par S&P et l'amplification de la crise grecque. Contre toute attente, les indices mondiaux ont brusquement chuté mais au fil temps les marchés ont dans leur viseur l'Europe du fait que les différents membres politiques n'ont pas réellement trouvé des solutions crédibles pour enrayer les problèmes de leurs dettes publiques.

Avant de rappeler les faits de la crise des dettes de la zone euro, je vais expliquer simplement qu'est-ce que l'Union Européenne (UE) puis la zone euro :



  • L'UE est une association de 27 Etats européens qui délèguent par traité l'exercice de certaines compétences d'ordre économique et sociale à des organes communs. (Source Wikipédia)
  • La zone euro est une zone monétaire regroupant une majorité d'Etats de l'UE ayant adopté l'euro comme devise afin de développer leur croissance économique. A l'heure actuelle, 17 Etats ont choisi cette voie. Cependant, les marchés ont remarqué lors de la crise grecque qu'elle a des points faibles.
Enfin, la plupart des pays de l'UE ont bafouées les critères budgétaires du traité de Maastricht : 3% du PIB pour le déficit et 60 % du PIB pour la dette publique. Malheureusement, la France en fait partie.

Maintenant, revenons à nos moutons en faisant la chronologie de cette crise interminable :

2009
Au 3ème trimestre, le parti socialiste grec gagne les élections législatives du fait que le parti opposant était le principal responsable de la crise. Suite à cette victoire, George Papandréou devient premier ministre et décide de faire une opération vérité sur les comptes publics et à la surprise générale le déficit public était deux fois supérieur par rapport à leur prévision à 12.7 % du PIB. Du coup, les agences de notation n'ont pas tardé à dégrader sa note financière : A1 à A2 pour Moody's, A- à BBB+ pour S&P et Fitch.

2010
Les choses se gâtent car les marchés commencent à s'inquiéter de la capacité de la Grèce à honorer sa dette. Pour cela, le gouvernement adopte des plans d'austérité allant du gel des salaires dans la fonction publique à des augmentations de taxe sur les produits ou biens courants (essence, alcool, tabac) mais la conséquence de ses mesures entraîne la colère du peuple avec des grèves à répétition. Ce qui m'étonne c'est la lenteur de ses partenaires de la zone euro à se rendre compte de la gravité de sa situation tandis que les agences de notation en ont pris conscience en dégradant successivement la notation financière du Portugal, de l'Irlande, de l'Espagne et de l'Italie. Pourquoi ses dégradations ? Ses Etats se sont lourdement endettés à cause de la crise des subprimes et leur modèle économique n'est pas assez compétitif. Début mai, le Conseil européen avec l'accord des Etats de la zone euro établit et valide un plan d'aide à la Grèce de 110 Mds €. Afin d'éviter une contagion aux autres Etats de la zone euro, un plan d'aide appelé FESF (Fond Européen de Stabilité Financière) de 750 Mds € dont 250 Mds € apportés par le Fond Monétaire International (FMI) est adopté. De plus, la Banque Centrale Européenne (BCE) a l'autorisation de racheter de la dette d'Etats en difficulté sur le marché secondaire.
Pour rassurer les marchés durant l'été, les autorités politiques ont décidé de faire des stress tests auprès des grandes banques européennes. En prenant connaissance des résultats, une grande majorité les réussit avec succès mais certains économistes critiquent les critères de ce stress test du fait que le défaut d'un Etat n'est pas pris en compte. Quelques mois plus tard en novembre 2010, c'est au tour de l'Irlande de faire appel au plan d'aide adopté début mai car ses banques (qui ont réussi les stress test) sont en difficulté financière sachant que l'Etat les a déjà massivement renfloué. Cependant, les marchés se sont rendus compte que le montant du plan d'aide n'est pas suffisant pour venir en aide à d'autres Etats comme l'Italie et l'Espagne respectivement 3ème et 4ème puissance de la zone euro. De manière urgence, les 17 de la zone euro décident de créer un nouveau plan d'aide appelé MESF (Mécanisme Européen de Stabilité Financière) qui va remplacer le FESF d'ici 2013.

2011
Suite à sa demande d'aide, l'Irlande connait un changement de gouvernement en début d'année. Fin avril, c'est le Portugal qui fait appel au FESF et va subir le même sort politique. Début juillet, les problèmes grecs reviennent en surface car le gouvernement est incapable d'atteindre les objectifs budgétaires prévus malgré le plan d'aide. En échange d'un nouveau prêt suite à un sommet européen, il décide d'accentuer l'austérité auprès du peuple et de lancer un programme de privatisations. Ce qui veut dire une perte totale de souveraineté.
Au mois d'août, c'est l'Italie qui se fait attaquer par les marchés avec un taux obligataire à 10 ans avoisinant les 7 % car c'est l'un des pays le plus endetté au monde après le Japon et la Grèce avec une dette à plus de 120 % du PIB. En novembre, Georges Papandreou et Silvio Berlusconi démissionnent de leur poste de premier ministre en quelques jours d'intervalle sous la pression des marchés et sont remplacés respectivement par Papademos et Mario Monti. Enfin cette semaine, tous les pays de la zone euro ayant un "AAA" sont dans le viseur des agences de notation par crainte de risque systémique. Ainsi, la crise des dettes de la zone euro peut être un nouveau Lehman Brothers.

Dans la deuxième partie, je parlerai du sort de la zone euro avec différents scénarios en m'appuyant sur des sources d'information via la presse économique et financière. En conclusion, je donnerais mon propre avis en tant que citoyen français et européen. Par ailleurs, la majorité des professionnels de la finance pensent unanimement que la BCE va monétiser la dette comme le fait la Banque Centrale Américaine si l'Allemagne lâche du lest vis à vis de ses partenaires avec des concessions. Pour ma part, je resterai sur mes gardes.


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