31 décembre 2012

Mes convictions fortes pour 2013

L'année 2012 va bientôt se terminer. Toutes les sociétés de gestion se prennent au jeu sur les prévisions boursières et économiques pour 2013. Sur les chaines financières ou la presse, certains prédisent un rattrapage à la hausse des indices européens via les cycliques et une possible sortie de crise de la zone euro. D'autres sont prudents sur les conséquences du "fiscal cliff" aux Etats-Unis. Dernièrement, le Japon peut représenter une opportunité d'investissement grâce à l'instauration d'un nouveau gouvernement qui prône pour une politique monétaire très accommodante dans le but de déprécier le yen.
Personnellement, la prudence est de mise car les prévisions sont dictées par le comportement des marchés et peuvent vous induire facilement à l'erreur dans vos investissements. Du coup, je vous recommande de déterminer vos convictions par votre propre analyse à partir de sources tangibles. Voici mes 5 convictions  fortes pour l'année 2013

1. Dur retour à la réalité pour l'économie américaine

Depuis que le "fiscal cliff" aux Etats-Unis est dans le viseur des marchés, de nombreux gérants constatent que les indices européennes résistent plutôt bien et sont confiants sur un compromis. Franchement, ce n'est qu'une façade de l'économie américaine car les républicains et démocrates doivent s'entendre principalement sur une hausse d'impôts des classes aisées pour clore le dossier.
En ce qui me concerne, j'ai des doutes sur la capacité à rebondir des Etats-Unis dont les gérants croient toujours à ce mythe. Primo, le nombre d'Américains qui reçoivent des coupons alimentaires a atteint un nouveau sommet en septembre 2012 de l'ordre de 47 710 324 millions, soit 15.2 % de la population totale des USA. Cela montre que les Américains s'appauvrissent si nous référons sur le tableau ci-dessous. Deuxio, la dette publique a plus que doublé en 10 ans passant de 33.6 à 74.1 % du PIB. Tertio, le taux de chômage inférieur à 8 % est mis en doute par des détracteurs républicains et un certain Olivier Delamarche car des personnes qui sont découragées du marché de l'emploi sortent des statistiques.
En Bourse, j'ai la conviction que ses informations prises à la légère par M. le Marché ne sont pas intégrées dans les cours. Tôt ou tard, la nature reprendra par un dur retour à la réalité dont Wall Street consolidera et de même pour les places financières européennes et asiatiques.

Food Stamp Participation

2. La bulle immobilière française va se dégonfler. Mais de quelle ampleur ?

Le marché de l'immobilier connait des signes de retournement malgré la résistance au niveau des prix du fait que les vendeurs ont toujours la main. Dire que l'immobilier est un placement qui monte est un mythe qui est sur le point d'être cassé à l'image des USA, de l'Irlande ou de l'Espagne. Un moment donné, les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Les faits sont là même si je m'avance un peu :
- Baisse des prix du logement de -1.1 % en France Métropolitaine avec des disparités entre la Province, l'Ile-de-France et Paris (Source Immobilier Danger)
- 79 % des notaires sont pessimismes sur l'orientation des prix en 2013 en prévoyant une baisse des prix d'après le site Immonot.com.
- Au courant de l'année 2012, les agences immobilières supprimeront environ 5000 emplois en 2012 à cause de la baisse des transactions. (Source Le Figaro)
- Les conditions pour obtenir un emprunt immobilier se durcissent et le fait de respecter les 33 % d'endettement par rapport à nos revenus mensuels ne suffit pas forcément. Aujourd'hui, il faudrait d'après Le Figaro, un apport moyen de 50000 euros en France, 82840 euros en Ile-de-France. Bref, m'endetter sur 20 ou 25 ans pour devenir propriétaire est un suicide financier sachant que la bulle immobilière est à son pic.
- Enfin, la perte de compétitivité de la France est également due à la répartition de l'épargne des ménages français vers des placements peu productifs. En effet, une grande partie est dirigée vers l'investissement immobilier et les livrets d'épargne. Ce qui m’amène à dire que notre épargne (certes abondante) ne répond pas aux besoins de financement de l'ensemble de l'économie française et ne fait que profiter à quelques entreprises.
En fin de compte, si l'immobilier flanche alors les banques françaises seront dans une situation financière délicate car elles devront passer de fortes provisions sur les prêts immobiliers qui ne seront pas remboursés à l'avenir en raison d'une dégradation de la conjoncture économique et sociale.

3. Bourse : Investissez sur les thématiques d'avenir et fuyez les secteurs dans le giron de l'Etat

J'essaye dans le cadre de ma stratégie d'investissement d'être visionnaire en anticipant l'avenir des prochaines décennies. Pour cela, les thématiques d'avenir auront ma préférence telles que le vieillissement de la population, la croissance démographique, la raréfaction des énergies fossiles, le réchauffement climatique, l'expansion de la classe moyenne dans les pays émergents parce qu'ils prendront de plus en plus d'importance même en temps de crise.
Par contre, je resterai à l'écart des secteurs tributaires des décisions de l'Etat car elles sont difficiles à prévoir. De plus, les Etats en particulier les Occidentaux, sont dans l'obligation de faire des coupes budgétaires pour maintenir leurs finances publiques à flot et ne pourront pas à long terme soutenir les secteurs ayant profité de sa générosité.
Voici une liste de secteurs boursières à fuir : BTP, médias, utilities, automobile, banques, assurance, immobilier.

4. Tendance haussière de long terme sur l'or

Malgré une pause en 2012, je reste "bullish" sur l'or pour 2013. En effet, les solutions de sortie de crise ne sont pas actuellement actées et surtout ne rêvons pas à une nouvelle ère des Trente Glorieuses. En tout cas, les arguments positifs du métal jaune ne manquent pas : liquidité, pas de contrepartie vis-à-vis de l'Etat ou d'un quelconque organisme étatique, politique monétaire accommodante des banques centrales provoquant une hausse de l'inflation via les commodities, banques centrales des pays émergentes très acheteuses.
Par ailleurs, les jeunes s'intéressent de plus en plus à l'or par rapport à leurs aînées. Selon un sondage IFOP en collaboration avec AuCoffre.com, 78 % des jeunes de moins de 35 ans pensent que l'or est une valeur refuge.

Les Français et l'Or Vague 2

5. La France sera victime de son déni de réalité de la part de ses autorités politiques.

La chancelière allemande dit s'attendre à une année 2013 difficile sur le plan économique et européen (Source Challenges, 31/12/2012). Tout le contraire de notre cher président François Hollande. Si ce dernier a avoué que 2013 sera l'année de la lutte contre le chômage. Cependant, dans la plupart de ses interventions, il occulte la réalité du fait que sa marge de manœuvre pour redresser l'économie française est faible. Tout d'abord, la dévaluation monétaire est impossible du fait que c'est la BCE qui a la mainmise sur l'euro. Deuxièmement, les finances publiques ont dépassé la ligne rouge avec une dette publique avoisinant les 90 % du PIB. Troisièmement, la désindustrialisation se répand de plus en plus et ce n'est pas le pacte de compétitivité de Louis Gallois qui va l'éradiquer car il faut des kopecks pour le financer sachant que les caisses de l'Etat sont en déficit chronique. La seule solution qu'à trouver notre président est de jouer sur la fiscalité des contribuables et des entreprises plutôt que de baisser le train de vie de l'Etat. Par conséquent, la pression fiscale pour l'année 2013 entraînera mécaniquement une baisse du pouvoir d'achat des ménages et un frein notable des investissements de la part des entreprises.
Enfin, pour maintenir notre système social, l'Etat consacre 57 % du PIB pour ses dépenses publiques. Le fait qu'on intègre les dépenses dans le PIB qui est la création de la richesse nationale met en doute sur la pertinence de la croissance économique. Dernière chose, je vous suggère de surveiller le marché de l'immobilier car cela représente 20 % du PIB derrière la consommation et il pourrait être le catalyseur qui pourrait forcer la France à revoir profondément ses prévisions de croissance à 0.8 % pour l'année 2013. Ainsi, une récession n'est pas à exclure.

Mes convictions peuvent faire froid dans le dos mais elles me semblent réalistes à partir de sources tangibles et cela ne va pas dire que ce sera la fin du monde et qu'il faut se replier sur nous-même. En tout cas, cher lectrices et lecteurs de GenY Finances, je vous souhaite une bonne année, de bons investissements financiers en 2013.

2 commentaires:

  1. Salut Sovanna,

    comme tu le sais déjà, je suis nettement moins bullish que toi sur l'or. Par contre je suis d'accord avec toi quand tu parles de correction sur le marché américain. L'euphorie qu'on vit depuis lundi est déraisonnable selon moi, d'autant qu'on partait de niveaux qui étaient déjà hauts par rapport à ces derniers mois, voire années.

    Je verrais bien une bonne grosse correction cette année, peut-être avec la nouvelle échéance du nouveau plafond de la dette, ou alors une correction plus modeste mais plus longtemps.

    Pour la suite par contre je suis optimiste. Bonne année à toi.

    RépondreSupprimer
  2. Bonsoir Jerôme,

    Sur l'or, il faudrait faire un débat même si c'est un actif qui n'apporte pas de rendement. En regardant son évolution depuis la bulle internet, le métal jaune n'a fait que monter. En 2012, je pense que c'est juste une pause dans une tendance baissière. Sur le site L'Or et l'Argent, j'ai lu des articles que les banques centrales des pays émergents en achètent en particulier la Chine qui le fait discrètement.

    Les trois premiers mois en Bourse sont en règle général positifs. Personnellement, j'attend une nouvelle fois le Sell in May and Go Away.
    Par contre, un krach est possible mais probablement sélectif au niveau géographique. En 2012, c'était l'Espagne et l'Italie. En 2013, probablement la France et son CAC 40.

    Bonne année 2013 et meilleurs voeux.

    RépondreSupprimer