Le mardi 7 mai 2013, j'ai participé à l'Assemblée Générale d'Air Liquide, leader mondial des gaz industriels. Pour l'actionnaire lambda, c'est l'unique occasion de s'exprimer à propos du business model de l'entreprise en question et de faire valoir ses droits.
Analyse financière d'Air Liquide :
Croissance du CA sur 5 ans
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Croissance du BPA sur 5 ans
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ROE sur 5 ans
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Payout ratio 2012
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Dettes nettes / Fonds propres
2012
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Ratio de solvabilité 2012
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5.37 %
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7.48 %
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16.5 %
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44.9 %
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59.93 %
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40.84 %
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Après la présentation des résultats financiers de l'exercice 2012, Air Liquide a fait part de ses perspectives :
- Activités : gaz de schiste aux USA, gazéification du charbon en Chine, raffinage du pétrole au Moyen-Orient, collaboration avec le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) pour le biocarburant, hydrogène, nouvelles technologies (smartphones)
- Secteur géographique : Poursuite du développement de ses activités dans les pays émergents. A première vue, nous avons l'impression qu'Air Liquide délaisse l'Europe mal en point économiquement. Personnellement, je ne le pense pas car c'est une entreprise qui vend son savoir-faire partout dans le monde. Dans "Les Echos", le PDG Benoît Potier a certifié que son marché commun est le Monde.
Afin de garder son leadership, le PdG insiste sur 3 axes :
- Investissement : Elle a les moyens de ses ambitions grâce son cash assez conséquent. En 2012, 2 acquisitions ont été finalisées dans le domaine de la santé à domicile : LVL Médical en France et Gasmedi en Espagne.
- Compétitivité : Cela ne signifie pas au sens industriel réduire les coûts opérationnels mais de proposer des produits premium avec un savoir-faire reconnu à l'international.
- Innovation : C'est une solution face à la hausse des prix de l'énergie dont leurs activités sont sensibles. Par ailleurs, c'est également une réponse pour maintenir leur compétitivité.
Lors des questions-réponses, un actionnaire a demandé par écrit si l'Etat est présent dans le capital d'Air Liquide. Par l'humour, Benoît Potier a répondu non. Par la suite, il y a eu Louis Bulidon, actionnaire et grande figure des assemblées générales, qui s'interroge sur l'endettement net. Pour ma part, avec une longue attente, j'ai eu la chance de poser 3 petites questions dont voici les réponses :
- Les fonds souverains sont-ils présents dans le capital d'Air Liquide ?
Leur part est inférieure à 10 % du capital. Pour chacun, ils ont entre 0.5 et 2 %. Par ailleurs, ce n'est pas une menace au niveau de la stratégie de l'entreprise contrairement aux propos méfiants de certains détracteurs politiques.
- Quelle est la proportion dans le capital d'Air Liquide, des investisseurs anglos-saxons ?
Le capital actionnariat est majoritairement par les actionnaires individuels et institutionnels français à 56 %. Le solde des 44 % restant, est réparti, pour les anglos-saxons : environ 17 % pour les USA et 8 % pour le Royaume-Uni. J'ai posé cette question car en cas de nouvelle crise boursière en zone euro, ses investisseurs sont tentés de vendre pour rapatrier une grande partie de leurs capitaux investis.
- Pourquoi privilégiez-vous, dans le bilan financier, le ratio de dettes nettes/fonds propres plutôt que le ratio de solvabilité ?
La réponse qu'on m'a demandé, est rassurante car le ratio de solvabilité est très demandé par les actionnaires majoritaires. Ceci dit, si vous êtes un investisseur avisé comme moi, il est facile à le calculer en divisant les fonds propres par le total des actifs.
Enfin, toutes les résolutions ont été adoptées.
Bonjour
RépondreSupprimerQue penses tu du parcours de Renault ?
Tu l'intégrerais actuellement dans ton portefeuille boursier ?
Ludovic
Bonjour Ludovic,
SupprimerPour être franc avec toi, je préfère passer mon chemin sur l'ensemble du secteur automobile car il est trop sensible à la conjoncture économique.
Concernant Renault, c'est le fait que l'Etat peut intervenir à tout moment dans la stratégie. De plus, il est actionnaire majoritaire à 15 % avec Nissan.
Enfin que Renault flambe grâce à son alliance avec Nissan et la baisse du yen, je pense que c'est un peu excessif car la marque au losange fait la plupart de son chiffre d'affaires en Europe dont la France est son premier marché.
Cet avis n'est que personnel et réaliste de ma part. Après au niveau de l'analyse technique en données hebdomadaires, je ne vois pas de signe de faiblesse et on pourrait aller à la prochaine résistance des 70 € datant de mai 2008.
Cordialement.